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La Faucheuse de Neal Shusterman

  • Elise
  • 24 août 2017
  • 4 min de lecture

La Faucheuse, Futur parfait de Neal Shusterman

(Traduction : Cécile Ardilly)

Infos pratiques


Titre : La Faucheuse, Futur parfait (T1)

Auteur : Neal Shuasterman

Edition : Robert Laffont, collection R

Date de parution : 2017

Genre : Fiction – Mort -SF – Young Adult – Dystopie - Utopie

Résumé


Les commandements du Faucheur :

Tu tueras.

Tu tueras sans aucun parti pris, sans sectarisme et sans préméditation.

Tu accorderas une année d'immunité à la famille de ceux qui ont accepté ta venue.

Tu tueras la famille de ceux qui t'ont résisté.


Mon avis


Quand on lit le résumé, il peut nous laisser quelque peu perplexe… pense-ton vraiment à tuer des gens dans cet ouvrage de sang-froid ? La mort est-elle devenue si banale que tout le monde en fait son sujet de conversation ? Et puis c’est quoi cette histoire de supprimer les proches de ceux qui nous ont résisté ? La mort est devenue si banale… si naturelle que personne ne s’étonne de la voir débarquer.


Les décès sur les parkings représentent jusqu'à 1,25 % de la somme totale des morts accidentelles durant l'Age de la mortalité. La nuit dernière, j'ai décidé que je choisirais le sujet du jour sur un parking.

— En gros, pendant qu'on était en train que faire nos courses, vous pensiez à votre prochaine victime ? dit Rowan.

— J'ai de la peine pour vous, fit remarquer Citra. Même quand vous faites votre shopping, la mort se cache derrière le pack de lait.



Mais vous vous doutez bien que si, à l’heure où j’écris ces lignes, l’ouvrage est en cours d’adaptation cinématographique, c’est qu’il ne s’agit pas d’un roman où le sang et les scènes gores ont leur place mais effectivement que ce livre a su capter beaucoup de cœur et nous faire oublier plus d’une fois de respirer. Parce que oui, malgré ce que l’on peut penser, la mort n’est pas forcément une mauvaise chose.


Mais n'oublie pas que les bonnes intentions pavent de nombreuses routes. Toutes ne mènent pas à l'enfer.





Pour ce qu’il en est de ce tome un et de l’intrigue créée, certains vous diront qu’il n’y a pas d’action, que l’histoire met trop longtemps à se mettre en place mais posez-vous la question de la façon dont vous voudriez aborder votre propre mort ou simplement assister à celle des autres ?! Si on peut prendre ce simple sujet à la légère voir même en rire ? A mon sens, l’auteur a longuement médité sur la question avant de se lancer dans l’écriture de ce livre parce que la mort n’est pas un sujet duquel on peut en rire.


Car le pouvoir est inexorablement infecté par la seule maladie qu'il nous reste encore. Un virus qu'on appelle la nature humaine. Je ne donne pas cher de l'avenir de notre espèce, si jamais les faucheurs se mettent à aimer ce qu'ils font.



Pour ma part, je considère qu’il nous est montré, dans cet ouvrage, plusieurs variantes possibles et abordées avec les termes appropriées : une mort simple sans souffrances qu’on a le temps de voir venir comme ces nombreuses maladies incurables qui nous amènent tout doucement vers la fin sachant qu’on s’y était préparé depuis le début, d’autres beaucoup plus spectaculaires voir même que je qualifierais d’ « atroces » (ce que , je dois l’avouer, m’a plusieurs fois fait frémir lors de ma lecture et me laisse encore aujourd’hui sous le coup d’une amertume non digérée).


Ils trouveront le bouton sur lequel appuyer pour te faire danser, et tu danseras, si hideuse soit la mélodie.




J’en arrive donc au fait qu’il en est de même pour ce livre : par moments on laisse les pages filer, dans d’autres on les dévore d’impatience d’enfin connaitre la suite mais parfois on a cette envie de le jeter dans ce feu près de nous parce que certaines scènes nous révulsent, que les personnages nous dégoûtent de par leurs choix ou comportement… mais en aucun cas on ne se décide à le laisser de côté parce que l’histoire est là ; elle nous alpage tels ces Faucheurs qui s’emparent de leurs malheureuses « victimes » qui ont la malchance de se voir « glaner ».

— J’ai horreur de ça ! s’emporta-elle. Cerbérine, aconit, polonium – tous les poisons se mélangent dans ma tête.

— C’est sûr que si tout se mélange, ta victime mourra plus vite, répliqua Rowan avec un sourire narquois.



En ce qui concerne l’écriture du roman, elle est fluide, simple et ne s’accommode pas de logues descriptions qui nous auraient rapidement plongés dans la lassitude, quitte à délaisser notre lecture. L’auteur occulte plusieurs fois certains détails que j’aurai aimé voir plus approfondis mais j’ai cet espoir de trouver mes réponses dans les tomes suivants car n’oublions pas qu’il s’agit du premier opus d’une prochaine trilogie (véritable bonheur pour celui et celle qui ont simplement dévorés ce premier tome !) … alors pour moi, oui, le futur ne peut être que parfait !

Le Thunderhead nous a donné un monde parfait. L’utopie dont nos ancêtres se contentaient de rêver est devenue notre réalité.



Pour parler des personnages… ils sont attachants et presque agaçants par moments mais ce n’est pas leur faute : ce ne sont que des apprentis qui font des erreurs et qui suivent la cadence parce que « c’est comme ça », qu’ils ne peuvent faire autrement et qu’il en va de leur apprentissage mais surtout de leur vie… de cette même vie qu’ils apprennent à supprimer ! Surtout qu’on découvre au fil de la lecture qu’un dilemme terrible les oppose et qu’à la fin un choix s’impose, difficile et terrible !


— Tu vois au-delà des apparences de ce monde, Citra Terranova. Tu ferais une bonne faucheuse.

La jeune fille tressaillit.

— Jamais je ne voudrais en devenir une.

— C’est justement la première condition.

Sur ces mots, il s’en alla tuer leur voisine.



Pour ce qui est de l’histoire en elle-même, je dirais qu’il s’agit d’un pont entre Hunger-Games, de part cette rude compétition qui oppose Citra et Rowan, les deux personnages principaux — Divergente, de part ce contrôle de la population par le fameux « Tunderhead » qui ne semble pourtant vouloir du mal à personne et qui protège la société décrite comme la pupille de ses yeux ! — et les propres idées de Neal Shusterman qui nous épate plus d’une fois avec ses Faucheurs !


Si vous n’avez pas encore plongez la tête la première, la véritable raison n’est pas votre motivation… la véritable raison est la peur de ne pas s’en sortir indemne de cette histoire mais croyez-moi, cet univers en vaut le détour !




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