Ils sont six filles et six garçons, dans les deux compartiments séparés d’un même vaisseau spatial.
Ils ont six minutes chaque semaine pour se séduire et se choisir, sous l’œil des caméras embarquées.
Ils sont les prétendants du programme Genesis, l’émission de speed-dating la plus folle de l’Histoire, destinée à créer la première colonie humaine sur Mars.
Léonor, orpheline de dix-huit ans, est l’une des six élues.
Elle a signé pour la gloire.
Elle a signé pour l’amour.
Elle a signé pour un aller sans retour.
Même si le rêve vire au cauchemar, il est trop tard pour regretter.
Mon avis
Dès les premières pages l’auteur nous plonge dans un univers où l’ère numérique, voir même médiatique, semble occuper une grande place. Et c’est sans compter sur le programme « Genesis » qui ne fait qu’accentuer la chose ! La Nasa rachetée, douze prétendants sont scrupuleusement choisis pour ne laisser aucune place au hasard et aux imprévus… deux navettes lancées vers Mars où les jeunes gens auront pour mission de coloniser cette grande boule Rouge inhabitée jusqu’alors. Et, c’est à travers de courtes séances de speed-dating en plein espace que les heureux élus auront la chance de sélectionner celui ou celle qui partagera le reste de leur existence et deviendra l’autre moitié de cet amour né au milieu des étoiles.
Comme entrée en matière, on ne peut pas dire qu’il y a pas plus romantique pour voir prendre jour un amour dans cet univers d’astres et de voyage des plus épiques, et c’est sans doute ce qui fait l’un des points fort de ce premier tome qui surprend le lecteur de par sa narration mais également les nombreux rebondissements qu’on y trouve ! En effets, les six minutes des échanges entre les prétendants, les nombreuses contraintes dues à l’espace mais aussi à la bonne réalisation de l’émission nous poussent à voir ce premier opus comme un voyage duquel on n’est pas sûr d’en revenir indemne… voir même d’en revenir tout court !
« Chaque jour de la semaine, pendant un peu plus de cinq mois, un prétendant pourra inviter le passager du sexe opposé de son choix pour six minutes de speed-dating en tête à tête dans le Parloir situé à la jonction du compartiment des garçons et celui des filles… avec interdiction de se toucher »
L’histoire nous est majoritairement racontée à travers les yeux de Léonor, l’une des six prétendantes du programme. Jeune femme de 18 ans et originaire de France, elle semble n’avoir plus rien à perdre pour se lancer dans l’aventure et tout laisser derrière elle, tout comme le reste des passagers du Cupido qui voient en cette expédition un renouveau de leur vie. La chance d’enfin faire table rase et recommencer leur vie à zéro malgré le passé un peu chaotique de certains.
« C’est parce que leur amour naitra dans l’espace qu’il pourra durer sur leur nouveau monde ! c’est parce qu’ils n’ont rien à regretter sur Terre qu’ils ont tout à espérer sur Mars ! »
Ce qui n’est pas pour déplaire est sans doute le fait que la jeune héroïne n’est pas seulement le pantin de toute cette grandiose effervescence et dès les premières lignes s’interroge sur le choix fait et l’avenir que ce voyage lui réserve. Léonor va jusqu’à mettre en doute sa propre personne et ses capacités tellement la tension est palpable. Comme tous les autres elle a un choix difficile à effectuer mais sera-elle à la hauteur ?
« Léonor : Qu’est-ce qu’il y a ?
Marcus : Cette rose-là a des épines. Elle m’a piquée.
Léonor : Peut-être qu’il te faut une fleur à la tige lisse, qui ne pique pas. Et moi il me faut un partenaire qui ne me fasse pas perdre la tête. Je te l’ai dit : je ne veux pas d’un coup de foudre. La foudre… ça brûle. »
Notre protagoniste a la tête sur les épaules et ne se dérange pas pour faire entorse au règlement afin d’imposer sa propre règle, une façon à elle de montrer que malgré qu’elle ne soit plus sur terre, ses choix lui sont propres. Malgré le programme, malgré le grand show dans lequel elle est actrice.
« Je ne veux pas me consumer comme un feu de paille. Ce que je veux c’est durer. C’est pour ça que j’ai tiré au sort le nom de mon invité d’aujourd’hui : pour donner la même chance à chacun. »
Au fil du récit l’auteur ne se dérange pas pour nous faire part de certains détails qui nous font détester certains personnages ou, au contraire, en affectionner d’autres. Il y a comme une intention mesquine de vouloir se jouer de nos émotions et voir si nous arriveront à terminer le livre sans que celui-ci ne se trouve soudainement projeté contre le mur le plus proche tellement les révélations faites sont trop insupportables. Mais que serait un bon livre sans quelques rebondissements ? Et n’est-ce justement pas sur ça qu’on juge si le livre vaut la peine d’être lu ?
« Après tout c’est pour ça qu’ils appellent ça le Parloir, pas vrai ? Parce qu’ici, c’est le royaume des belles paroles. En six minutes, on peut raconter ce qu’on veut, montrer ce que l’on souhaite. »
Je dirais, enfin, que Victoir Dixen a su nous amener là où on ne s’y attendait pas et que malgré cette promesse un peu utopiste d’aller sur Mars et former six beaux couples qui colonisèrent cette planète, il y a des secrets bien plus important qui risquent d’exploser aux yeux de tous et voir chavirer les belles idées rêveuses de nos douze pionniers qui n’attendent qu’à fouler cette nouvelle terre emplie de belles promesses !
« Il n’y a que la mort qui soit simple, et éternelle. Parce que tu vois, la vie c’est compliqué et c’est terriblement court. On a l’impression qu’on a tout le temps devant soi, mais en réalité c’est comme une séance de speed-dating : à peine entré dans la bulle, c’est déjà le moment de dégager. »
En somme, en posant ce premier tome, nous n’avons qu’une seule envie : courir nous jeter sur le deuxième opus de cette saga pour voir comment les choses vont se terminer, juger enfin par nous même si le voyage en valait vraiment la peine et s’il y a encore un infime espoir d’en revenir en un seul morceau !
« Notre bonheur à tous les quatre sera tellement éclatant que les spectateurs devront mettre des lunettes de soleil pour ne pas se bruler les yeux, pour nous regarder tout le long de notre vie sur Mars. »
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