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Bonus inédit "Ugly Love" de Colleen Hoover


Il y a quelques heures, Colleen Hoover a offert à ses lecteurs anglosaxons un bonus inédit d'Ugly Love. L'action se passe juste avant l'épilogue du bouquin.

Nous l'avons traduit pour vous :) TATE ARCHER

Je peux entendre mon téléphone sonner mais il n’y a qu’une infime partie de ma personne qui s’en préoccupe assez pour répondre. La partie qui sait qu’il pourrait s’agir de Miles. A cet instant, il est la seule chose qui pourrait faire que je cesse de souhaiter ma mort.

Ma garde s’est terminée à sept heures hier matin mais le virus que j’ai attrapé à ce moment est vivant et bien portant. J’avais une fièvre de 39°C quand j’ai passé le seuil de notre porte d’entrée la veille et rien de ce que j’ai pu faire n’a aidé.J’en suis arrivé à un point où je ne pouvais même plus me déplacer jusqu’au frigidaire sans faire trois pauses. J’ai abandonné ce matin en décidant que j’allais juste laisser cette grippe m’achever.

Jusque-là, je ne suis pas morte et mon téléphone sonne toujours, me rappelant qu’une petite partie de moi peut encore sourire au milieu de cet enfer. Mon mari. L’homme que je n’ai pas vu depuis douze jours, grâce à nos gardes du mois manquant de coopérativité.

Je localise mon téléphone avec la pointe de mes doigts. Il est à 60 centimètres de moi alors je l’approche de quelques centimètres et glisse mon doigt sur l’écran. J’essaye de me rappeler où se trouve l’icône du haut-parleur et tapote autour de l’écran.

— Salut ?

Ma voix est si faible que je me demande si je ne l’ai pas juste entendu dans ma tête.

Mais ensuite sa voix si familière se propage à la surface du lit et rencontre mes oreilles quand il dit :

— Tate ?

C’est la première fois que je songe à sourire depuis que la grippe m’a frappée.

— Ici, murmuré-je.

— C’est si calme.

J’hésite à répondre, mais ce n’était pas une question. J’ai juste assez de force pour répondre aux questions.

— Bébé ?

Il semble inquiet.

Je relève la tête pour que ma pathétique voix puisse atteindre le téléphone.

— Malade.

Je fais court et doux pour qu’il comprenne.

— Grippe.

Je prends une inspiration et ma tête retombe sur l’oreiller.

— Oh non, répond-il, sincèrement compatissant.

Il soupire dans le combiné et il n’a pas besoin de traduire pour moi. Je sais qu’il est frustré de ne pouvoir rien faire pour moi. Il est dans le Maine ou en Floride ou quelque part, aussi loin que les Etats-Unis puissent l’emmener loin de moi, il n’y a donc rien qu’il puisse faire.

Mais son appel est suffisant, vraiment. C’est si bon d’entendre sa voix. Nous sommes mariés depuis plus d’un an maintenant. 455 jours pour être exact. Et grâce à nos emplois du temps respectifs, nous avons passé moins de 100 jours ensemble. C’est pourquoi mon cœur s’emballe toujours quand il passe la porte de notre appartement. Et quand il m’appelle. Et quand il me sourit. Et à chaque fois que je pense à lui.

— Est-ce qu’il y a quelque chose que je peux faire ?

J’ai envie de répondre :

— Oui. Détourne un avion, reviens à la maison et faufile sous la couette avec moi.

Au lieu de quoi, je murmure :

— Non. J’ai juste besoin de repos.

Il soupire encore et me dit :

— Je n’ai pas envie de te garder au téléphone. Tu sembles si fatiguée. Je ne vais pas tarder à décoller et je voulais juste entendre ta voix. Je t’aime.

— Aussi, est la seule chose que je peux articuler en retour.

Je peux l’entendre raccrocher et j’essaye de replonger dans le sommeil.

* * *

— Tate.

Je sens un linge sur mon front. Puis un liquide contre mes lèvres.

— Jeune fille, tu ferais mieux de boire. Ton homme m’a fait promettre que je ne te quitterais pas jusqu’à ce que tu aies bu deux verres d’eau.

Cap.

J’ouvre les yeux et il est assis sur le lit, à côté de moi, penchant ma tête pour que je puisse atteindre un verre rempli d’eau glacée. Je crois que je souris, soulagée de le voir, puis je prends une gorgée. Je tente de me recoucher mais il me force à m’asseoir.

— Essaye de tout boire. Je ne peux pas me permettre que tu sois déshydratée pendant ma garde.

Je lui prends le verre avec des mains tremblantes.

Il se relève, ce qui lui demande un effort considérable. Il clopine dans la chambre, grognant alors qu’il se penche pour ramasser les différents vêtements au sol.

Vêtements.

Mince. Est-ce que j’en porte au moins ?

Je regarde plus bas et heureusement, je n’étais pas assez malade pour porter un des t-shirts de Miles. Je termine le verre d’eau et le pose sur la table basse.

— Merci, toussé-je.

Cap acquiesce alors qu’il relâche tous mes vêtements sales dans la corbeille.

— Tu as mangé quelque chose aujourd’hui ?

Je secoue la tête.

— Jeûner en cas de fièvre, manger en cas de grippe.

Je m’écroule sur mon oreiller et roule sur le ventre. Je remonte les couvertures au-dessus de ma tête et prie qu’on mette fin à mes souffrances.

— Allez, allez, Tate. Tu es infirmière. Tu sais que c’est une croyance de grand-mère.

Cap quitte la chambre uniquement pour revenir quelques minutes plus tard.

— J’ai trouvé des crackers et des fruits. Essaye d’en manger un peu.

Je l’entends poser le plateau sur la table de chevet.

— Je vais essayer plus tard. Promis.

Il souffle très fort puis lance :

— Bien alors. Je reviens plus tard pour vérifier comment tu vas. Ton homme m’a dit de te dire qu’il t’appellerait plus tard ce soir.

— Merci, murmuré-je.

Cap s’en va et je ne mange pas sa nourriture. Et je me rendors.

* * *

— Tate.

Encore une fois, un linge froid est pressé contre mon front.

Mais cette fois, c’est différent. Une main caresse mes cheveux. Douce et apaisante et…

— Miles ?

Un pouce glisse sur mes lèvres.

— Tiens. Bois, dit-il.

Il glisse sa main derrière mon cou et me soulève en direction du verre. Quand j’ai fini de prendre une gorgée, j’ouvre les yeux alors que Miles dépose délicatement ma tête sur mon oreiller. Ses yeux bleus sont remplis d’inquiétude mais ses lèvres s’étirent en un sourire quand nos regards se croisent. Par miracle, je souris aussi.

Je ne lui demande même pas pourquoi il est ici ou comment ou pour combien de temps. Je le touche juste là où sa main caresse ma joue, je l’attrape et je la presse.

Il passe le linge froid sur mon visage puis le dépose sur la table de chevet. Il se redresse et commence à déboutonner son uniforme. Aussi épuisé que moi, mes yeux se régalent de chaque moment – refusant de se fermer. Je me demande s’il est réel, je sais que la fièvre peut provoquer des hallucinations.

Il retire sa chemise puis défait sa ceinture, laissant son pantalon tomber au sol.

Quand mes yeux reviennent sur son visage, je peux lire de la fatigue sur son expression.

— Est-ce que tu as déjà dormi ? lui demandé-je.

Il m’adresse un sourire rassurant alors qu’il s’installe sur lit à côté de moi.— Je suis sur le point de le faire, chuchote-t-il, passant un bras sous mon cou.

Il s’enroule autour de moi puis presse ses lèvres sur ma joue.

— Rendors-toi, murmure-t-il. Je suis là si tu as besoin de quoi que ce soit.

Chaque muscle que je possède me faisait souffrir durant les vingt-quatre dernières heures, mais sa présence seule réussit à les apaiser. Juste assez longtemps pour ressentir ce premier moment de quiétude depuis que je suis tombée malade. Tout ce que je ressens ce sont ses bras m’entourant fermement, sa bouche brièvement contre la mienne et son souffle chaud se dirigeant vers mon oreille quand il susurre :

— Tu m’as manqué.

Il m’a aussi manquée.

Il me manqué toujours. Même quand il est avec moi.

* * *

MILES ARCHER

Je plie le reste de linge et le range. En chemin vers la cuisine, je m’arrête pour lui verser un verre de jus d’orange.

Quand je l’ai appelée ce matin, je ne l’ai jamais entendue si malade. J’ai tout de suite trouvé un remplaçant, appelé Cap pour garder un œil sur elle jusqu’à ce que j’arrive à la maison puis ai sauté dans le premier avion retour direction la Californie.

Depuis que je connais Tate, je ne l’ai jamais vue être aussi malade. Et nous avons été mariés depuis plus d’un an. 455 jours pour être exact.

Je doute que Tate ou moi comptions combien de jours nous avons été mariés si ce n’est à cause du cadeau que Ian nous offert pour notre mariage. Une horloge solaire qui possède notre date de mariage gravée dessus. Elle compte également combien de jours, d’heures, de minutes depuis que nous nous sommes dit « Oui, je le veux ». Il clame haut et fort qu’il l’a achetée pour moi pour que je n’oublie jamais mon anniversaire de mariage, mais le cadeau n’était vraiment pas nécessaire.

C’est une date que je n’aurais jamais de mal à retenir.

Je ferme la porte de notre chambre pour éviter que la lumière entre. Il est presque minuit et même si j’ai réussi à la faire manger il y a quelques heures, sa fièvre n’a pas beaucoup diminué. Ce qui signifie qu’elle a besoin de repos.

Je jette un coup d’œil au lit et aux couvertures qui ont été rejetées. Elle n’est plus couchée. Je pose le verre de jus d’orange sur la table de chevet et me dirige vers la salle de bain. Quand j’ouvre la porte, elle est debout devant la vasque, mouillant son visage avec un gant de toilette. Elle porte un de mes vieux t-shirt d’un groupe de musique. Il a des trous et j’aurais probablement dû le jeter il y a longtemps, mais je l’ai gardé spécifiquement dans ce but. Il est super sexy sur elle.

Nos regards se croisent dans le miroir quand je me poste derrière elle, enroulant mes bras autour de sa taille. J’embrasse son épaule.

— Tu te sens mieux ?

Elle fronce les sourcils puis s’étudie dans le miroir.

— Pas pire que ce à quoi je ressemble.

J’essaye de voir ce qu’elle voit, mais j’imagine que je suis aveugle. Même avec des cheveux qui n’ont pas été coiffés depuis deux jours et des dents qui n’ont pas été brossées depuis presque aussi longtemps, je ne peux empêcher la contraction dans mon boxer de cacher l’effet qu’elle me fait quand elle pense qu’elle n’a jamais été aussi laide.

Je presse un baiser sur le sommet de son crâne.

— Tu veux que je te coule un bain ? Ça pourrait t’aider à te sentir mieux.

Elle acquiesce avec un petit sourire.

— Merci.

Elle finit de se laver le visage puis se brosse les dents alors que je prépare son bain. Je m’assure que l’eau n’est pas trop chaude puis je sors quelques serviettes alors qu’elle retire son t-shirt. Elle ne porte rien en-dessous et je ne peux détourner mes yeux alors que je l’aide à entrer dans la baignoire. Je crois que c’est la première fois que je passe la porte d’entrée et qu’on ne finit pas immédiatement au lit ensemble. Ou sur le canapé. Ou contre le plan de travail de la cuisine. Ou sur la table. Aucun de nous d’eux n’a trouvé la clé de la patience quand nous sommes seuls dans une pièce. Surtout avec le peu de temps que nous passons ensemble. Depuis qu’elle est entrée dans ma vie, je ne bosse pas autant d’heures, mais je suis en déplacement bien plus que ce que je souhaiterais. Et dans ce cas, bien plus que ce dont j’ai besoin. J’aime mon job mais j’aime ma femme encore plus, ce qui explique pourquoi j’ai changé mon emploi du temps aujourd’hui. Je ne veux pas qu’elle soit seule quand elle est malade.

Elle pose sa tête contre la baignoire puis s’installe dans l’eau avec un soupir.

— Mon Dieu, ça fait un bien fou, susurre-t-elle, en laissant ses paupières se clore.

Je m’assieds sur le rebord de la baignoire et attrape un gain de toilette, l’humidifiant sous le robinet.

— Tu as besoin de quelque chose ?

Elle ouvre les yeux et je lui tends le gant.

— Peut-être changer les draps du lit ? demande-t-elle. Je veux faire sortir les germes de l’appartement. La dernière chose dont tu as besoin c’est de tomber malade.

Je secoue la tête.

— Non la dernière chose dont j’ai besoin c’est que ma femme s’inquiète pour moi quand elle est malade.

Je passe les quinze minutes qu’elle passe dans son bain à préparer le lit, puis je lui fais avaler ses médicaments et je la force à boire de l’eau glacée. Quand elle est prête à sortir du bain, je l’aide à se relever puis enroule une serviette autour de sa silhouette. Elle pose son visage contre mon torse nu et tout son corps soupire contre le mien.

— Je n’arrive pas à croire que tu sois revenu à la maison, chuchote-t-elle.

Elle lève la tête jusqu’à ce que je plonge mes yeux dans les siens. Je me penche en avant pour l’embrasser mais elle détourne le visage et à la place mes lèvres rencontrent sa joue.

— Je ne veux pas que tu tombes malade.

J’attrape son visage et l’incline vers le mien.

— Quel est le pire qui pourrait arriver ? Je devrais rester à la maison et être avec toi jusqu’à ce que je récupère ?

Elle sourit à l’idée et je baisse ma bouche vers la sienne.

— Je n’ai jamais autant voulu de microbes que je veux les tiens maintenant.

J’attrape sa lèvre inférieure entre les miennes et l’embrasse doucement. Quand je me recule, ses yeux sont toujours clos. Je ne peux déterminer si cela est dû à la fatigue ou au baiser, mais dans les deux cas, elle a besoin de se reposer encore. Je glisse un bras derrière ses genoux et la soulève sans problème.

— Allons au lit.

Elle cale ses bras et son visage contre mon torse alors que je la porte dans la chambre. Sa peau est brûlante contre la mienne. Quand je la dépose sur le lit, l’air froid touche chaque partie de moi qui était pressée contre elle, soulignant le contraste entre nos deux températures corporelles.

J’éteins la lumière et m’approche d’elle par derrière, rabattant les couvertures au-dessus de nous. Je peux la sentir tressaillir et je me sens complètement impuissant. C’est elle l’expert médical.

J’embrasse son épaule puis m’installe sur son oreiller, tout en posant ma main sur ma cuisse. J’ai déjà eu la grippe et je me souviens à quel point chaque partie de mon corps était douloureuse – même ma peau. Je doute qu’elle veuille que je la touche maintenant, même si tout ce que je souhaite c’est apaiser sa peine.

Comme si elle pouvait lire mes pensées, elle tend son bras derrière elle et attrape main, la plaçant au-dessus et autour d’elle.

— Je me sens mieux quand tu me touches, murmure-t-elle.

Je souris et love mon visage contre ses cheveux.

— Vos désirs sont des ordres, lancé-je en passant ma main sur son estomac.

Je continue de la caresser, conservant mon toucher au niveau de son abdomen, sa hanche et son bras. Bien que cela me tue d’être à côté d’elle tout en sachant qu’il n’y aura aucun « soulagement » pendant qu’elle guérit, je ne veux pas qu’elle pense que c’est ce chemin qu’emprunte mon esprit. C’est la dernière chose dont elle a besoin maintenant, alors j’essaye de penser à tout ce qui n’est pas lié à elle quand elle s’endort.

Je passe les minutes suivantes à mentalement passer en revue ma routine de décollage histoire de ne pas songer à la texture de sa peau contre ma main, mais ça n’aide pas. Juste de l’avoir à côté de moi, dans ce lit me fait réagir physiquement à sa présence, ce qui ne doit pas être confortable pour elle avec moi la collant comme ça.

Je jure que mon corps réagit encore comme un ado en prise avec ses hormones quand je suis près d’elle, même après avoir été marié à elle depuis plus d’un an. Au moins, je porte toujours mon boxer. Je commence à rouler sur le dos pour la laisser dormir, mais elle agrippe ma main et dit :

— Reste.

Je ris un peu, puis la serre fort, soulagé qu’elle désire mon toucher autant que je désire le sien.

— D’accord mais je ne saurais être tenu responsable pour ce que tu me fais.

Quand je me colle contre elle, elle gémit, ce qui empire la situation.

Je me force à penser à autre chose pour qu’elle puisse se rendormir. Je pense à toutes les choses que je hais. Les retards aériens, les annulations, les turbulences, l’odeur périmée des petit-déjeuner en première classe alors que je suis à jeun, le café cramé de l’avion.

Mes doigts sont plaqués contre son estomac et je fais tout mon possible pour respecter le fait qu’elle est malade. Sa main trouve la mienne et elle entrelace nos doigts.

— Miles ? susurre-t-elle.

Je dépose un baiser sur son oreille.

— De quoi as-tu besoin ?

Elle guide ma main quelques centimètres plus bas.

— J’ai besoin de sommeil, fait-elle en positionnant ma main dangereusement proche de l’endroit où se trouverait l'élastique de son sous-vêtement si elle ne sortait pas du bain.

— Et j’ai besoin d’électrolytes, ajoute-t-elle.

Elle retire ses doigts puis place sa main au-dessus de la mienne, glissant ma main entre ses jambes.

— Et toi.

La chaleur contre ma main m’empêche de rester calme. Je balance mes hanches contre elle puis ferme les yeux dans un grondement sourd.

— Tate, on ne va pas coucher ensemble maintenant. Tu as besoin de te reposer…

— S’il te plaît, chuchote-t-elle, en écartant les jambes légèrement, permettant ainsi à ma main de parfaitement prendre l’apex de ses cuisses en coupe.

Je lève ma tête de l’oreiller puis me penche au-dessus d’elle, assez proche pour atteindre sa bouche.

— Et si on faisait un compromis ? murmuré-je. Tu fermes les yeux et te repose. (J’embrasse la commissure de ses lèvres.) Et je prends soin de toi.

Elle hoche la tête en gémissant, puis ouvre légèrement les yeux.

— Mais embrasse-moi.

Ça je peux le faire.

Je me penche et presse mes lèvres contre les siennes. Les températures tranchées de nos deux bouches sont comme de la glace qu’on jetterait sur des braises. Je suis toujours blotti contre elle et cela lui demande trop d’effort d’incliner assez la tête pour m’embrasser complètement alors elle roule sur le dos, ouvrant sa bouche et ses jambes pour moi.

Je glisse ma langue dans sa bouche et je rencontre un doux soupir. Tout chez elle me rend fou, mais la façon dont elle soupire alors que je l’embrasse est l’une des choses que je préfère. Elle soulève les hanches contre ma main et je lui donne le soulagement qu’elle me demande en glissant un doigt contre son centre.

Une partie de moi se sent coupable pour ne pas la pousser à se reposer, mais la majorité de ma personne est soulagée qu’elle ait besoin de ça maintenant parce que sinon je n’aurais jamais expérimenté ce magnifique côté de la fièvre. Ma main trouve la chaleur intense de son corps et je n’ai jamais vécu un truc pareil. Je ferme les yeux et pose mon front contre le côté de sa tête, imaginant ce que je ressentirais si je lui faisais l’amour maintenant. De me hisser au-dessus d’elle et de me lover contre la chaleur entre ses cuisses, pénétrant la chaleur que ma main est en train d’explorer.

Je crois que je murmure le mot, « Bordel » sans le vouloir.

Tate ouvre les yeux et me regarde avec les lèvres entrouvertes. Elle halète en rythme avec le mouvement de ma main contre elle. Elle m’observe avec un regard lourd alors que je me concentre sur sa bouche, attendant le moment où elle s’écroulera autour de mes doigts.

— Miles, chuchote-t-elle à bout de souffle. Fais-moi l’amour.

Je secoue la tête mais cela me demande chaque once de volonté que je possède pour ne pas la satisfaire immédiatement.

— Demain, chuchoté-je contre son menton, glissant mes lèvres jusque son cou.

J’embrasse sa peau brûlante jusqu’à atteindre ses seins. Je pose ma tête contre sa poitrine et continue d’apprécier la sensation de son corps alors qu’elle se colle contre ma main.

Je peux sentir les battements de son cœur contre ma joue alors qu’il tambourine sauvagement contre les parois de sa poitrine. Elle ne se repose pas du tout. Elle commence à enfoncer ses talons dans le matelas et s'arc-boute. Ses bras s’enroulent autour de moi, elles m’agrippent fermement puis me rapprochent.

Je ferme la bouche autour de son mamelon alors qu’elle commence à s’effondrer sous moi. Je m’en délecte, laissant chaque gémissement me pénétrer alors que tout se passe bien trop vite. Sa fatigue est évidente dans ses gémissements silencieux et essoufflés, dans les « je t’aime » murmurés qui passent ses lèvres. J’attends qu’elle se détende et se laisse submerger par le sommeil mais elle continue d’enfoncer ses talons dans le matelas alors qu’elle attire mon visage vers le sien. La force avec laquelle elle m’embrasse me dit tout ce que j’ai besoin de savoir.

Ce n’était pas assez.

Elle attrape mon bras, elle me veut au-dessus d’elle. Elle n’a pas besoin de me tirer très fort parce que je me hisse au-dessus d’elle facilement. Elle enroule ses jambes autour de moi et je me perds complètement dans la chaleur de sa bouche, dans le gémissement qui s’échappe de sa gorge, dans ses mains qui retirent mon boxer.

Quand elle me guide en elle, je suis submergé par la culpabilité du plaisir que je prends de sa fièvre. Mais je n’ai jamais rien ressenti de pareil alors que je me pousse en elle, complètement bouleversé par la chaleur dont elle m’enveloppe.

— Tate.

Quand je prononce son prénom, c’est un « merci », un « je t’aime » et un « putain de merde » emballés dans ce simple mot.

Je le dis encore.

— Tate.

Et encore.

— Tate.

Et encore.

— Tate.

Alors que je

Lui

fais l’amour.

— Tate.

Elle attrape son prénom avec sa bouche contre la mienne

et nous maintenons notre baiser alors que je sombre

plus profondément

dans son âme

en elle

dans l’amour.

Je reste au-dessus d’elle,

En elle,

Bien longtemps après nous ayons terminé.

Nos lèvres toujours en mouvement,

cherchant l’autre,

prenant,

ayant besoin,

Aimant.

Son dernier baiser est doux et fatigué

Alors qu’elle laisse mes bras s’affaisser de part et d’autre de sa tête.

Elle soupire comme si j’étais le seul médicament qui pouvait

La guérir.

J’embrasse encore sa joue puis quitte sa chaleur,

Roulant sur le côté

Pour rester à ses côtés.

Je pose le plat de ma main contre son estomac

Et je me demande silencieusement si c’est le moment

Où elle et moi

Et notre amour pour l’autre

Créera quelque chose de plus grand

Que ce que nous pourrons être tous les deux.

Je me demande silencieusement si ce n’est pas juste le commencement

De quelque chose de bien plus beau qu’elle a extrait de ma peine.

— Je t’aime, Miles, murmure-t-elle.

Elle le dit chaque jour.

Parfois plus d’une fois.

Et chaque jour je lui réponds :

— Je t’aime aussi.

Alors que je remercie Dieu

- pas pour l’instant où nous sommes tombés amoureux –

Mais pour

L’instant où

Nous

Nous sommes

Envolés.

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