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Harry Potter et l'enfant maudit de J.K. Rowling


Harry Potter et l’enfant maudit, parties 1 et 2

de J. K. Rowling, Jack Thorne et John Tiffany

14 octobre 2016, Gallimard jeunesse, 21€, 360 pages.



Merci à l'agence Gilles Paris pour l'envoi de ce service presse.



Harry Potter a bien grandi. Il s’approche de la quarantaine, et tout a l’air d’aller bien… sauf que son deuxième fils, Albus, a bien du mal dans la vie. Envoyé à Serpentard, le jeune garçon ne sent pas à sa place à l’école, où être un Potter n’est pas une sinécure. Son ami Scorpius Malfoy est son seul soutien. Harry souhaite tout ce qu’il n’a pas eu à ses enfants, mais il y a un mur d’incompréhension entre Albus et lui. Et cela va amener le jeune sorcier dans des aventures un peu trop sombres…



Résumer ce nouveau tome de la saga Harry Potter n’est pas si simple, car une pièce de théâtre est un format délicat. On ne peut pas dire autant de choses que dans un roman, car l’action est facilement placée dans les didascalies, en quelques mots, les dialogues portant tout le reste.


J’ai retrouvé avec bonheur l’univers des sorciers, bien qu’avec beaucoup d’appréhension. Comment une pièce de théâtre pourrait-elle suivre des romans aussi riches, un univers aussi complexe ? Comment attirer de nouveaux lecteurs, qui ne connaissent pas bien l’univers ?


Le parti pris est donc ici de faire comme si le lecteur connaissait l’univers. On peut bien sûr commencer la pièce sans connaître quoi que ce soit de la saga (même si c’est assez difficile de nos jours !), mais le théâtre a de problématique qu’il ne décrit ou ne raconte pas les petites anecdotes qui font le sel des romans.


C’est donc pour moi le problème principal de ce nouveau tome, car il manque ce qui m’a fait dévorer les sept tomes : les descriptions. Aller voir la pièce serait un plus grâce aux décors, au talent des acteurs à interpréter les personnages, mais en attendant…


L’intrigue est plutôt bien ficelée. Elle est un peu longue à se mettre en place, il faut qu’Albus grandisse et que se développe sa rancœur envers son père, la fondation même du scénario. Nous ne sommes donc pas sur le programme « classique », une année scolaire = une intrigue.


Il y a finalement peu de nouveaux personnages, on en oublie certains facilement d’ailleurs : James, le grand frère d’Albus, est mentionné au début mais disparaît totalement, de même que sa sœur Lily ! Rose Granger-Weasley est là mais ne participe pas à l’action principale, et son frère Hugo est mentionné trois fois. C’est dommage à mon goût, car j’ai lu beaucoup d’œuvres de fans sur l’univers et découvrir le quotidien de la « next generation » me faisait vraiment envie. Mention spéciale pour la Directrice McGonagall, simplement fantastique !


La pièce est centrée autour du souvenir de Cédric Diggory. Albus aurait juste pu être un ado rebelle, si le père de Cédric, Amos, n’était pas venu remuer le couteau dans la plaie, avec le soutien de sa nièce Delphi. Albus prend alors ses « responsabilités », et va tenter de réparer les erreurs de son père, grâce à un Retourneur de temps volé à la Ministre de la Magie, Hermione. La scène du vol est assez fantastique, on retrouve l’inspiration conjointe de McGonagall et de Rogue dans l’installation d’Hermione.


L’action se déplace beaucoup dans l’espace, de Poudlard au Ministère de la Magie, mais aussi dans le temps : on retournera quatre fois dans le temps avec Albus et Scorpius, puis avec le Trio, Ginny et Drago. Oui, Drago va faire équipe avec Harry ! L’amour filial fait faire de grandes choses. Le personnage est d’ailleurs vraiment intéressant, car il a beaucoup évolué, contrairement au Trio et à Ginny, toujours fidèles à leur souvenir.


Au final, le titre « enfant maudit » est ambigu, dans la première partie plus exactement. Albus peut le porter, de même que Scorpius, qu’une rumeur donne comme fils de Voldemort grâce à un voyage dans le temps ! Mais il y a un autre personnage qui se révèle dans la deuxième partie et qui est vraiment l’enfant maudit, éclairant toute l’intrigue.


Je suis ressortie de cette lecture un peu frustrée, la relation père-fils d’Harry et Albus me faisant penser à celle entre Harry et Dumbledore, trop pleine de non-dits. Sans le jeu des acteurs pour mettre une émotion, des gestes sur le personnage, on perd beaucoup de profondeur. J’ai aussi été légèrement par déçue de la fin, car tout n’est pas éclairé dans l’épilogue. Je ne relirai pas ce livre jusqu’à ce que je puisse un jour voir la pièce, je pense. On s’évade moins qu’avec les romans. C’est une bonne suite, c’est simplement le format qui me gêne :)


En attendant la pièce en France, n’hésitez pas à demander pour Noël le nouveau tome illustré par Jim Kay, une très belle suite au premier ! Et n’oubliez pas d’aller au cinéma, Les Animaux Fantastiques sort bientôt. Dire que c’est une série de cinq films qui se prépare !! L’univers de la magie n’est pas près de retourner dans l’ombre…






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