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Divergente, Veronica Roth

  • Lorène Mannarini
  • 27 juil. 2016
  • 4 min de lecture

Divergente, Veronica Roth, chez Nathan, 2011, 16,99€ .

Cinq destins, un seul choix. Et si, pour annihiler toute forme de violence, nos dirigeants trouvaient le moyen de nous priver de notre libre-arbitre, est-ce que le monde s'en porterait mieux? Inutile de débattre sur le sujet, n'est-ce pas? Pourtant, c'est une des questions que nous pose Veronica Roth à travers ce roman. Sous-jacente, d'autres interrogations. Plus malignes, plus intenses, primordiales. Que devient notre singularité au sein du groupe auquel nous appartenons? Prenons-nous toujours nos décisions en nous appuyant sur la raison? Nos sentiments ne pervertissent-ils pas les choix que nous faisons? ...Avoir la capacité de choisir notre voie, de penser notre vie, tout cela fait de nous tous des divergents. Et c'est tant mieux! Que le monde serait triste si nous ne pouvions même plus penser par nous-même!

Dans le monde post-apocalyptique dans lequel vit Tris, il n'en est pas ainsi. La société telle que nous la connaissons n'existe plus. Chicago n'est plus que l'immense terrain de jeu des Audacieux, une des cinq factions en demeure. Si ces derniers sont chargés de la sécurité, les Altruistes refusent la vanité et vouent leur vie aux autres. Et lorsque les Sincères, en garants de la vérité, font régner l'ordre et la justice, les Érudits, férus de connaissances, rassemblent tous les savoirs possibles et inimaginables. Enfin, les Fraternels, empreints de joie de vivre, cultivent les terres dans la bonne humeur. Cela ressemble à un monde idéal d'après vous? A première vue, on pourrait avoir cette impression.


Mais non, ce récit n'est définitivement pas une utopie. Non seulement, notre héroïne ne s'y sent pas à sa place, mais tous ceux qui échouent lors des diverses phases d'initiation se retrouvent sans-factions, sans-abris, livrés à eux-mêmes, et affamés. Ce monde dystopique, dans lequel on ne jouit d'aucune liberté réelle, ni d'aucun libre-arbitre, nous emporte dans une lutte pour la survie avec des personnages très attachants et charismatiques, mais aussi des thèmes très actuels: le libre-arbitre, la quête de pouvoir, la recherche d'un idéal, la vie au sein d'une communauté, la foi en l'Humanité, l'Amour.

Des héros attachants et charismatiques.


Ce premier tome est agréable et rapide à lire. On se laisse emporter par la jeune plume de l'auteure, et surtout, on fait connaissance avec les personnages principaux. La narratrice, Tris, est impulsive et passionnée. Elle est humaine, un point c'est tout! Pleine de contradictions et d'ambivalence... Anti-héroïne à ses débuts, Tris est courageuse, mais peut aussi se montrer égoïste, ce dont elle a parfaitement conscience. Elle manque souvent d'empathie, et garde toujours les pieds sur terre. Née chez les Altruistes, elle a conscience de ne pas répondre aux attentes des siens, même si elle fait de son mieux. Sa divergence, c'est-à-dire son ADN pur, promesse de choix multiples et d'un libre-arbitre indéfectible font à la fois d'elle une héroïne et une paria.


Quatre, jeune instructeur audacieux, qui fuit un père violent et poursuit un idéal juste et libre, tombe amoureux de Tris. Si on l'oublie souvent à la lecture de l’œuvre, il a tout juste dix-huit ans. Il n'y a pas une très grande différence d'âge entre eux, mais il émane de lui une belle force tranquille, et surtout une grande intégrité. Quatre est réfléchi, posé, calme. Premier au classement des Audacieux, il a refusé un poste de leader parce que la faction qu'il a fait sienne, pervertie par l'avidité, ne répond pas à ses attentes. Très mature, particulièrement habile au combat, et au mental d'acier, Quatre cache de profondes blessures qu'il utilise comme de puissants leitmotivs pour avancer.


Le récit s'accélère presque au battement du cœur de Tris qui s'affole en présence du jeune homme, au rythme de ses pensées vertigineuses, et des scènes d'action qui ne manquent pas. Elle passe, dans ce premier tome, une étape primordiale. Jeune première un peu perdue et individualiste au départ, elle finira par se battre pour le plus grand nombre. C'est un parcours initiatique qui la fait grandir, et envisager la vie d'une toute autre manière. Et si la bataille n'est pas encore gagnée avec la ténébreuses érudite Jeanine au pouvoir, Tris et Quatre se sont trouvé. L'amour a été plus fort que toutes les simulations, et dangers réunis.

Ce premier opus, destiné aux ados et aux plus grands, est une vraie bonne surprise. Bien évidemment, vous devez déjà connaître les adaptations Hollywoodiennes, mais croyez-moi sur parole: les livres sont toujours bien meilleurs! XD (Même si j'ai apprécié voir Théo James et Shaylene Woodley donner vie aux personnages, et que je déplore que la toute fin de la saga ne sorte pas en salle!) Cela-dit, que vous ayez vu le film ou pas, le roman vous laissera encore de bien belles surprises. Et en prime... Il y a deux tomes qui suivent, et la version de Quatre qui n'est pas en reste non plus. Aussi, si vous aimez les histoires trépidantes, les personnages accomplis capables du meilleur comme du pire, lisez-le. Vous pourrez, à votre tour, nous dire ce que vous en pensez!


Parce que Lire, c'est Aimer, Rêver et s'envoler.

Lorène Mannarini.



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