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Harfang - Aurore

Harfang - Aurore

paru aux éditions Delcourt, collection Jeunesse, 4 juin 2014, 128 pages, 16,95 €



Il était une fois, dans une vallée paisible, deux jeunes gens qui s’aimaient et étaient aimés de tous. Tous deux bons artisans, Lynette et Bran sont fiancés et pourront bientôt se marier. Partis pique-niquer, surpris par la pluie, ils se réfugient dans une grotte mais s’y perdent, finissant par arriver dans la vallée de Geumjhi. Une sorcière maléfique transforme alors Lynette en oiseau et renvoie Bran au loin, porteur d’un maléfice. Le jeune homme est prêt à tout pour retrouver son amour prisonnier, même pactiser avec un dragon…



Je connaissais déjà Aurore par ses précédents ouvrages, en particulier Elinor Jones (lisez-le, vraiment !!) et par son compte Deviantart, mais en voyant Harfang en librairie j’ai sauté dessus. J’aime vraiment beaucoup son dessin, très doux et rempli de détails. Dans ce récit, ses personnages sont habillés de costumes s’inspirant de la Corée, de la Mongolie et de la Chine, mais le conte dont elle s’est inspirée vient des recueils des frères Grimm, Jorinde et Joringel. Le mélange est assez détonant !


La chouette harfang, ou Harfang des neiges, vous la connaissez toutes et tous, c’est Hedwige ! Elle est pourtant ici la méchante de l’histoire, mais reste en retrait car ce n’est qu’une forme de la sorcière qui sépare les deux amoureux. Aurore a créé des personnages assez clichés, tels qu’on les trouve dans le conte dont elle s’est inspirée, mais ils sont pleins de ressources et m’ont étonnée sur la fin, car si la fin est bel et bien un happy end (désolée pour le spoil, mais après tout c’est un conte, donc… quelle autre fin possible ?), on ne s’attend pas à ça.


Tout comme le conte (retranscrit dans cette édition sur une double page), très court, Harfang tient sur 100 pages, avec un cahier final contenant des illustrations, une histoire en trois pages et des strips humoristiques. C’est pourtant un livre qu’on peut relire régulièrement, avec des dessins qu’on peut contempler longtemps. Comme le récit est rapide, on se laisse vite emporter dans l’action, l’introduction assez longue donnant le ton sur la relation entre les amoureux.


Le seul bémol dans ce récit est pour moi dans l’idée de l’auteur d’associer les codes de la bande-dessinée et du manga, par petites touches : dans le texte par exemple, si l’ambiance est celle des contes, avec des personnages un peu policés, certaine bulles cassent le ton en étant un peu familière, de la même façon que certaines cases utilisant des codes du genre de la goutte qui tombe sur la tempe pour désigner le désarroi.


C’est un peu surprenant à la première lecture, et à mon avis rend le récit un peu enfantin alors que le ton est grave au fond, de même que le peu de décors donne beaucoup de vitesse à l’action. Cette narration pose donc ce livre dans la catégorie jeunesse, mais pour moi il s’adresse à tous les âges. On s’habitue vite, ne le remarquant même plus dès que les amoureux sont séparés par la sorcière. Au final, les magnifiques dessins, couleurs, costumes, créent un univers dans lequel on souhaite s’éterniser.


D’ailleurs, ce récit a d’abord été pré-publié sur un blog, http://harfang-bd.blogspot.fr, que vous pouvez toujours consulter ! Et si les œuvres d’Aurore vous plaisent, n’hésitez pas à aller voir son site, http://www.auroreblackcat.net, avec des galeries de dessins non publiés !


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