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Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants - Mathias Enard

  • Liameen
  • 20 janv. 2016
  • 2 min de lecture

Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants - Mathias Enard

Roman paru aux éditions Actes Sud, août 2010, 160 pages, 17€.


Résumé simplement, c’est un épisode de la vie mouvementée de Michel-Ange, Michelangelo Buonarroti, génie de la sculpture, de la peinture et de l’architecture qui a laissé une trace indélébile dans l’histoire de l’art. Quelques mois loin de Jules II, le pape guerrier qui lui a commandé un tombeau mais rechigne à le payer. En 1506, Michel-Ange répond à l’invitation du sultan Bayazid qui lui demande d’imaginer les plans d’un pont reliant les deux rives de la Corne d’Or, l’ancienne Constantinople devenue Istanbul.

Léonard de Vinci, éternel rival car plus âgé et expérimenté, a échoué à cette épreuve. Mais il faudra que Michel-Ange apprivoise cette ville étrange, pleine de mystères et d’incertitudes, pour réussir. L’artiste s’enferme dans sa chambre pendant des jours et s’abandonne dans des esquisses de détails entrevus lors de promenades.

C’est une danseuse venue égayer une soirée à laquelle il participe qui lui fait découvrir l’amour, et Michel-Ange hésite devant la nature des désirs que cet être crée chez lui, au point de sembler rester de glace. Pourtant ce ne sont pas ces sentiments qui éveillent l’artiste, mais un autre, plus proche et pourtant plus loin de lui, et que la danseuse devenue amante (ou le danseur devenu amant) va lui permettre de découvrir, et de trahir. La biographie de ce génie dit qu’il a été amoureux d’un homme.

Dans ce court texte de Mathias Enard, nous réalisons que cet homme, il l’avait connu à Istanbul.

Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants est un beau roman à lire, plutôt court (à peine plus de 150 pages) et qui se lit donc rapidement, mais qui entraîne le lecteur dans une ville dorée, au recoins sombres, dans les traces de l’un des hommes les plus orgueilleux au monde, et qui a eu raison de l’être.

L’auteur utilise un système de narration atypique, car il n’entre pas dans la psychologie de son personnage, ni d’aucun autre, ou du moins ne fait que l’effleurer. Il décrit les faits et ce que pourrait percevoir une personne participant à ces moments de vie, puis c’est au lecteur d’en tirer ses conclusions. Ce qui donne une lecture étrange, une histoire dans laquelle il n'est pas aisé de s'intégrer, mais dont on veut absolument connaître le dénouement.

Un Ovni littéraire, comme il en faudrait plus, et accessoirement sacré Goncourt des lycéens 2010.


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