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Terrienne - Jean-Claude Mourlevat

Terrienne - Jean-Claude Mourlevat

Roman paru chez Gallimard Jeunesse, janvier 2011, 386 pages, 16,25 €.


Anne, dix-sept ans, est à la recherche de sa sœur Gabrielle, disparue depuis un an. Après ce si long silence, Anne reçoit un appel au secours et retrouve la trace de son aînée, qu'elle ira délivrer dans un monde parallèle et très différent.

C'est un bon livre jeunesse, fantastique, dans lequel on plonge sans savoir si on pourra remonter. Mais le style de Mourlevat est étrange, assez reconnaissable pour moi en tout cas : il n'a vraiment pas l'air d'adorer les purs happy ends, aime faire souffrir ses personnages et placer des fins ouvertes qui laissent un assez mauvais goût dans la bouche, après de telles aventures. Et comme dans Le Combat d'hiver, il fera mourir plusieurs de ses héros, comme s'il ne voulait pas que tous finissent heureux, et comme on se débarrasse de quelque chose parce qu'on ne sait pas quoi en faire.

Un bel univers, dont on s'attendrait presque à chercher le passage, juste pour vivre les sensations de manque de vie et apprécier encore plus notre vie de Terriens. Les sensations sont très bien décrites, c'est prenant, mais il m'a vraiment semblé que l'univers restait inaccessible, de l'autre côté du voile, parce que l'on n'a pas vraiment le point de vue d'un pur sans-souffle, juste des allusions à partir du point de vue de quelqu'un d'autre, ou d'hybrides. Dommage.

J'ai également trouvé un gros point négatif : le personnage d'Etienne Virgil ne sert à rien dans cette histoire, sinon à donner à Anne un peu de compagnie et un motif d'explications de l'univers au début de son aventure, en attendant son amoureux. Il m'a paru être l'apparition de l'auteur lui-même, un peu vieilli, qu'il n'a pas pu s'empêcher d'introduire ici, mais qui ne fait pas avancer l'histoire, juste ajoute un personnage et des pages...

C'est un livre sympa, au rythme très rapide, mais qui m'aurait beaucoup plus plu si personne (Torkensen...) n'était mort et si l'enfant de la fin n'avait pas eu le même nom qu'un autre laissé dans le monde sans vie (petit détail final qui m'a fortement déplu). Incontournable, je ne sais pas, mais transmettant des valeurs, oui.

C'est donc une lecture ado digne de Gallimard Jeunesse, mais vraiment dans le style de Mourlevat, assez inimitable, un peu crispant mais original, comme la vie en quelque sorte, avec des belles choses, de l'amour, de l'espoir, et beaucoup de désillusions et de morts.


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